«Qu'elle m'est proche cette vieille folle qui courait après le temps, qui voulait rattraper un morceau de temps »Emil Cioran – (Syllogisme de l'amertume)
Youssef Raihani fréquente Beckett
Dix ans après ma première pièce. J’ai osé fréquenter les textes de Beckett, pour naître au Théâtre. Une manière émue de donner à entendre ses voix
Puissantes et insurpassables : Dis Joe, La dernière bande, Berceuse, Pas, Acte sans parole,… trois langages se nouent et s’unissent pour nous donner la leçon initiatique de notre voyage, tous les désirs, les espoirs, les libérations finissent-ils donc là, dans un désert de l’inquiétude et du néant ?
La Contagion Beckett
Un projet qui vise à produire et présenter les dramaticules de Samuel Beckett, cette face perdue et inaccessible. Peu importe pour nous le genre à travers lequel nous présenterons ces œuvres, théâtre soit-il, cinéma ou performance… C’est que chez notre dramaturge irlandais le genre se dissipe et s’anéantit ce qui nous importe en fait ce sont les interrogations qui constituent l’héritage de ce pessimiste gai :
- Pourquoi oblige t il ses personnages à l'ouie ?
- Pourquoi les menace-t-il à se taire ?
Résumé de : «Berceuse»
Dans "Berceuse" (Rockaby), qui a été écrite en anglais en 1980, une vieille femme s'est habillée dans les roches noires d'une robe de soirée elle-même dans une chaise basculante tout en écoutant sa propre voix enregistrée. L'histoire raconte le caractère cherchant pour des autres « un goût » elle-même, dans le monde extérieur. La recherche finit car tous stores sont tirés et
L'obscurité complète descend.
LABO BECKETT / LA CONTAGION BECKETT
Où la texture d’un art post-mortem
J’ai interrogé Fernando Arrabal sur son fils Beckett, croyant que je parle de Samuel Beckett il me répond avec beaucoup d’affliction : «mais Beckett est mort, c’était un ami inoubliable : homme, il était excellent, écrivain, encore plus excellent ». Je lui ai signalé que Zahra et moi sommes entrain de monter la pièce de la berceuse dans le cadre du projet LA CONTAGION BECKETT que nous avons lancé à l’occasion du centenaire de ce kamikaze passionné de la vie. « Nous avons pris la charge, lui ai-je dit, de produire les dramaticules de cet écrivain lesquels nous considérons comme sa facette perdue » Ses yeux larmoyèrent et dit après un petit silence : « sois sûr que si Beckett était vivant et entendait cela, il serait très content, lui qui n’était guère content des choses ». Il me confia par la suite en chuchotant : « je te donne le secret de la réalisation des œuvres de Beckett : chez lui la fin c’est le début. Si tu arrives à comprendre cela très bien, tu partiras à une vitesse anticipant le temps ».
J’ai réalisé alors que ce projet ne pourra aboutir que s’il est assuré par une troupe portant le nom de Beckett. Chose que nous n’avons hésité à faire en nommant notre laboratoire : LABO BECKETT pour les arts contemporains de la scène ; la berceuse –septembre 2007- en est le premier produit/ Dans le laboratoire Beckett pour les arts contemporains de la scène, nous ne présenterons au public –d’ici et d’ailleurs- que les œuvres de Samuel Beckett ou celles qui s’inspirent de son immense univers. Peter Brook a passé toute sa vie travaillant sur Beckett ou tournant dans sa sphère ; nous, nous ne regretterons pas de faire de même. C’est que Beckett nous offre des œuvres qui sont en quelque sorte le savoir pur qui prive tout fait de la valeur et du poids jusqu’à l’anéantissement : l’anéantissement de l’objet même . Toutes les choses s’y valent : la compréhension et sa négation ; n’est ce pas que les vérités surgissent, comme le signale Cioran, de ce qui n’a pas de sens ? Nous serons peut-être un peu dur avec le public avec de telles œuvres, mais elles lui présenteront sans hypocrisie ni fausseté aucune l’art de l’après mort, l’art post-mortem où toute chose devient nue et privée de tout fondement ou prétexte, là où il n’y a lieu qu’aux densités. Nous sommes sûrs que quiconque oserait faire autrement ne serait que sot ou imposteur. Le seul objet de notre projet est le sujet : penser le sujet et ses catastrophes.
Attention : ce que nous présenterons dans le cadre de ce projet fondé sur Beckett n’est pas du théâtre ! Nous n’aspirons pas non plus à ce qu’il soit comme tel !
Youssef Raihani
Youssef Raihani fréquente Beckett
Dix ans après ma première pièce. J’ai osé fréquenter les textes de Beckett, pour naître au Théâtre. Une manière émue de donner à entendre ses voix
Puissantes et insurpassables : Dis Joe, La dernière bande, Berceuse, Pas, Acte sans parole,… trois langages se nouent et s’unissent pour nous donner la leçon initiatique de notre voyage, tous les désirs, les espoirs, les libérations finissent-ils donc là, dans un désert de l’inquiétude et du néant ?
La Contagion Beckett
Un projet qui vise à produire et présenter les dramaticules de Samuel Beckett, cette face perdue et inaccessible. Peu importe pour nous le genre à travers lequel nous présenterons ces œuvres, théâtre soit-il, cinéma ou performance… C’est que chez notre dramaturge irlandais le genre se dissipe et s’anéantit ce qui nous importe en fait ce sont les interrogations qui constituent l’héritage de ce pessimiste gai :
- Pourquoi oblige t il ses personnages à l'ouie ?
- Pourquoi les menace-t-il à se taire ?
Résumé de : «Berceuse»
Dans "Berceuse" (Rockaby), qui a été écrite en anglais en 1980, une vieille femme s'est habillée dans les roches noires d'une robe de soirée elle-même dans une chaise basculante tout en écoutant sa propre voix enregistrée. L'histoire raconte le caractère cherchant pour des autres « un goût » elle-même, dans le monde extérieur. La recherche finit car tous stores sont tirés et
L'obscurité complète descend.
LABO BECKETT / LA CONTAGION BECKETT
Où la texture d’un art post-mortem
J’ai interrogé Fernando Arrabal sur son fils Beckett, croyant que je parle de Samuel Beckett il me répond avec beaucoup d’affliction : «mais Beckett est mort, c’était un ami inoubliable : homme, il était excellent, écrivain, encore plus excellent ». Je lui ai signalé que Zahra et moi sommes entrain de monter la pièce de la berceuse dans le cadre du projet LA CONTAGION BECKETT que nous avons lancé à l’occasion du centenaire de ce kamikaze passionné de la vie. « Nous avons pris la charge, lui ai-je dit, de produire les dramaticules de cet écrivain lesquels nous considérons comme sa facette perdue » Ses yeux larmoyèrent et dit après un petit silence : « sois sûr que si Beckett était vivant et entendait cela, il serait très content, lui qui n’était guère content des choses ». Il me confia par la suite en chuchotant : « je te donne le secret de la réalisation des œuvres de Beckett : chez lui la fin c’est le début. Si tu arrives à comprendre cela très bien, tu partiras à une vitesse anticipant le temps ».
J’ai réalisé alors que ce projet ne pourra aboutir que s’il est assuré par une troupe portant le nom de Beckett. Chose que nous n’avons hésité à faire en nommant notre laboratoire : LABO BECKETT pour les arts contemporains de la scène ; la berceuse –septembre 2007- en est le premier produit/ Dans le laboratoire Beckett pour les arts contemporains de la scène, nous ne présenterons au public –d’ici et d’ailleurs- que les œuvres de Samuel Beckett ou celles qui s’inspirent de son immense univers. Peter Brook a passé toute sa vie travaillant sur Beckett ou tournant dans sa sphère ; nous, nous ne regretterons pas de faire de même. C’est que Beckett nous offre des œuvres qui sont en quelque sorte le savoir pur qui prive tout fait de la valeur et du poids jusqu’à l’anéantissement : l’anéantissement de l’objet même . Toutes les choses s’y valent : la compréhension et sa négation ; n’est ce pas que les vérités surgissent, comme le signale Cioran, de ce qui n’a pas de sens ? Nous serons peut-être un peu dur avec le public avec de telles œuvres, mais elles lui présenteront sans hypocrisie ni fausseté aucune l’art de l’après mort, l’art post-mortem où toute chose devient nue et privée de tout fondement ou prétexte, là où il n’y a lieu qu’aux densités. Nous sommes sûrs que quiconque oserait faire autrement ne serait que sot ou imposteur. Le seul objet de notre projet est le sujet : penser le sujet et ses catastrophes.
Attention : ce que nous présenterons dans le cadre de ce projet fondé sur Beckett n’est pas du théâtre ! Nous n’aspirons pas non plus à ce qu’il soit comme tel !
Youssef Raihani
Fiche technique
Berceuse / Rockaby:
Dramaticule de:
Samuel Beckett
Idée, Vidéo et Mise en scène:
Dr. Youssef Raihani
Interprétation:
Zahra (Fatima Zohra Sghir)
Installation et Montage:
Amine el Gotaibi
Maquillage:
Aziza Laghdass
Direction de production:
Youssef Raihani
Projet:
La Contagion Beckett
Réalisation:
LABO BECKETT
Pour les Arts Contemporains de la scène
L'institut Nacional des Meaux Arts
Avenue Mohamed V, quartier scolaireBP: 89- Tétouan, Maroc
www.youssefraihani.com